Tour Sarrasine

Histoire de la Tour Sarrasine

89520 SAINT-SAUVEUR-EN-PUISAYE

 UNE TOUR OUVERTE A TOUS
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La tour Sarrasine n'est pour le moment pas ouverte au public. Cependant, vous pouvez vous y approcher. Un flyer sur l'histoire de la tour Sarrasine est également disponible à l'Office de Tourisme.

HISTOIRE DE LA TOUR SARRASINE :

La tour de St Sauveur en Puisaye faisait partie d’un ensemble de fortifications qui protégeait le village  au moyen-âge.

Elle confère au site une position d’éperon barré à l’extrémité d’un vaste plateau dont les pentes Est, Sud et Ouest déclinent sur la haute vallée du Loing, offrant un fossé naturel au village, installé à flanc de coteau.

La documentation  historique des XIIème et XIIIème siècles permet de savoir que cette tour maîtresse n’est pas la demeure d’un petit seigneur local mais l’expression de la puissance publique.
A l’époque carolingienne, c’est un comte d’Auxerre, Ermenauld,  qui fonde le  prieuré de St Sauveur en 780.

Au Xème siècle,  les capétiens réforment l’administration des territoires et mettent l’autorité comtale sous la tutelle des évêques. C’est le cas pour  Auxerre dont l’évêché possède la majeure partie du territoire. L’évêque Héribert construit deux châteaux à Toucy et St Fargeau à la fin du Xème siècle
.
A partir du  XIème siècle, les rois de France  s’allient avec  la famille princière de Nevers  pour mettre l’auxerrois et le nivernais  sous influence capétienne, s’opposant ainsi à la  puissance  territoriale des comtes de Blois-Champagne et du duché de Bourgogne.
L’autorité féodale se trouve ainsi répartie entre  l’évêché d’Auxerre et le pouvoir comtal.
Toutefois  les textes antérieurs au XIIème siècle manquent pour savoir qui a  financé la construction de la tour de St Sauveur.

La documentation archéologique, elle aussi très lacunaire concernant le mobilier,  fait opter pour une mise en œuvre de l’édifice datable de la fin du XIème ou du début du XIIème siècle. C’est justement la période où les sources écrites  ne permettent  pas de trancher précisément qui du comte ou de l’évêque est  maître d’ouvrage.

Il reste que  cet édifice atypique par son plan ovoïde,  par la porte monumentale qui ouvre de plein pied, présente deux espaces propice à la représentation du pouvoir féodal :

Un vaste cellier destiné à entreposer des stocks: Impôts de l’ouest du pagus, armes, réserves alimentaires…

A l’étage, une grande salle sise sur un plancher à 9m du sol : lieu de  cérémonies d’hommage, d’audiences, de jugements ou de signatures d’actes en présence  de témoins comme le laisse supposer  un petit placard mural destiné à ranger les sceaux, la cire et l’encre.

Huit  fenêtres étroites formant des jours avec ébrasement en sifflet sur arc plein cintre éclairent cette salle.

L’appareil décoratif des jours en archère et des portes renforce la symbolique du pouvoir. L’absence de cheminée, de puits et de latrines distingue la tour de St Sauveur des autres tours de la même époque en posant encore des problèmes d’interprétation.

Le sommet, dont les murs sont  arasés de 2à 3m pouvait porter des  hourds, donnant à la tour un rôle également défensif.

Tout au long du XIIIème siècle les seigneurs de St Sauveur que furent, Hervé de Donzy, Mahaut de Courtenay, possèdent le fief, mais rendent « foy et hommage » à l’évêque pour la forteresse. Selon l’ancienne coutume, l’évêque prend possession de la tour quand bon lui plait.

La tour et la seigneurie de St Sauveur restent dans la famille de Flandre-Nevers pendant la période troublée de la  guerre de cent ans.
Au XIV et XVème, Saint Sauveur retourne sous l’influence du duché  de Bourgogne dont elle devient une marche, face au territoire capétien.
Ces deux siècles, puis l’épisode des  guerres de religion dévastent la Puisaye qui ne commence à renaître qu’au XVIème siècle, avec l’installation de la famille d’Anjou- Mézières.

En 1600, le seigneur des Barres, François d’Agès achète la seigneurie à la duchesse de Nevers. Sa fille Jeanne et son époux,  Charles de Courbons (mariés en 1605) font construire le pavillon sud du château, en pierre de grès et briques, à l’opposé de la tour médiévale.
Leur petit-fils, Europe-Alexandre de Courbon, s’endette auprès du duc de  Richelieu, qui transmet la créance à Mademoiselle de Montpensier, qui fit saisir la seigneurie en 1679.

L’acheteur est Pierre Nigot en 1686. Cet entrepreneur s’est enrichi par le commerce et l’invention des coches d’eau.
Il possède un hôtel particulier à Auxerre où il reçoit Louis XIV, et un hôtel particulier à Paris.
La famille Nigot devient seigneur de St Sauveur. Ils n’auront de cesse d’embellir le château en construisant un corps de logis au XVIIIème, une orangerie, une vinée, des allées, tout cela ceint dans un parc aménagé.
Pierre Nigot meurt en 1726, sa descendance est : Jacques    (mort en 1771), puis Jean-Baptiste Jacques, (mort en 1806) et Charles- François Augustin.

Après la révolution, la seigneurie est vendue aux Vathaire de Guerchy, qui vendent le château à M Gandrille en 1845. Son fils Victor, en hérite et décède en 1879 en léguant le domaine à une maison de retraite. Aujourd’hui le château , la tour et une partie du parc appartiennent à la commune de Saint-Sauveur.


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